Comment s'en sortir

Dans la continuité de l'article sur Denis Bitesurpatte, voici la fiche que j'avais distribuée à mes collègues, aux élèves pour qu'ils la méditent, la montrent à leurs parents. Je l'avais également envoyée à la gendarmerie, Brigade de Prévention de Nantes, qui avait demandé à me rencontrer. Le collège René-Guy Cadou à Ancenis, lui, n'avait pas même accusé réception : grande classe. Je la mets en ligne pour celles et ceux qui voudraient en faire usage, l’adaptant au besoin à leur établissement (il est libre de droits, sauf publication rémunérée).

LE MOQUEUR ET LE MOQUÉ

Le moqueur (explications au choix ou cumulables) :

1. C'est quelqu'un de mal dans sa peau. Qui a un ou plusieurs problèmes, et croit les résoudre ou les oublier en s'en prenant à un autre. Un élève « normal » n’a pas besoin de se moquer.

2. C'est un lâche. Il ne s'en prendrait pas à un élève plus solide que lui. Il a besoin d'autres pour faire, en public, ce qu'il ne ferait pas tout seul avec sa victime.

3. C'est un ancien moqué qui se venge, sans réaliser (comme ceux concernés par 1 et 2) que non seulement ça ne lui apporte rien, mais ça lui enlève de la qualité humaine.

4. C'est quelqu'un qui ne supporte pas la différence (de couleur, de goûts, de religion, de sexualité, de niveau intellectuel, etc.) Souvent, parce qu'il est secrètement jaloux, ou parce que cette différence lui fait peur (voir 1).

5. C'est un mouton (voir 2), qui imite le/les moqueurs-en-chef, par peur d'être lui aussi rejeté ou parce qu'il ne sait pas se faire des amis autrement (on rencontre ce genre de personne dans le tabagisme, l'alcoolisme ou la drogue, ou dans des situations encore plus graves : agressions, etc.)

6. C'est quelqu'un qui croit que le monde est divisé en êtres supérieurs et êtres infé­rieurs. Il faut donc lui rappeler la Déclaration des Droits de l'Homme : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Le moqué

C'est lui aussi quelqu'un de mal dans sa peau, ou tout simplement de différent (voir parenthèse du 4).

Mais il peut s'en sortir :

- S'il ne réagit pas, extérieurement, à la moquerie. Car quand il réagit : pleurs, colère, ou gêne, son moqueur est content, et va continuer. Il est dur de ne pas réagir, cette mé­thode ne marche pas tout de suite, mais c'est la seule vraiment efficace, et formatrice du caractère. Pour évacuer la pression, il a le droit de réagir (colère, pleurs, etc.) sur­tout si c'est une moquerie grave… mais chez ses parents, ou avec des amis sûrs, ou des respon­sables éducatifs.

Dénoncer les moqueries graves, celles qu’on subit ou celles faites aux autres, cela n’est pas de la lâcheté, mais du courage.

* Se défendre par les coups est négatif (risque de violence et de vengeance, risque de punition).

* Se défendre par la parole est difficile (risque d'alimenter la moquerie).

Vraiment, la meilleure réponse est : se taire, montrer de l'indifférence. Le moqueur, quand il sera bien épuisé, quand il aura vu que ses efforts sont inutiles, s'arrêtera.

- S'il pense que son moqueur, quand il se moque, est en état d'infériorité, voir « Le moqueur ». (Pourquoi, en même temps que le moqueur parle, ne pas l’imaginer dans une position ridicule, ex : aux WC… sans papier).

- S'il ne cède pas à la pression. Exemple : si on critique mon « blouson de la DDE », celui que j'ai choisi parce qu'il me plaît, je dis calmement au moqueur que je vais continuer de le porter. Et je le fais, sinon je me prive, il a gagné et m'attaquera sur au­tre chose !

Comments

[Clopine T]

Et les trolls, vous en pensez quoi, Alceste ?

[Jip]

Très bonne fiche de synthèse, merci.:-)

[alceste1]

Il faut croire que le sujet du machisme de politiciens est sensible : vous avez plus que battu, explosé le record des visites.



Et nombre de témoignages entendus hier révèlent que Baupin n'est que l'arbre (mais un gros) qui cache la forêt.