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Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
26 septembre 2016

Pour pas que Malfaisant 1er devienne Malfaisant II !

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Si vous n'avez jamais lu les Chroniques du règne de Nicolas 1et (Patrick Rambaud, chez Grasset), c'est le moment ! Le moment pour se ressouvenir de quelles calamités, quelles sept plaies d’Égypte serait lourde la réélection de Malfaisant 1er – par la grâce de François II qui croit pouvoir sauver sa mise en l'ayant comme rival, ce pour quoi il freine le cours de la justice en loucedé par son Parquet urvoasé.

Rambaud, à la manière d'André Ribaud (Chroniques de la Cour, dans le Canard Enchaîné des an­nées 60) lui même à la manière plus que stylée de Saint-Simon cette géniale langue-de-pute du Grand Siècle, y fait un portait assassin du monarque et de sa cour.

Lui : sa vulgarité, son inculture, sa cu­pidité, sa prétention, son sans-gêne, ses moqueurs hors le pays à proportion de ses louangeurs en de­dans, ses rancunes, sa susceptibilité d'ado mal assuré, sa brutalité, son ingratitude, son inefficacité sauf pour détruire.

Sa cour : servilité feinte ou réelle (pauvre duc de Sablé aux allures de bedeau neurasthénique), arrivisme (la baronne d'Ati aux belles dents, qui « gardait les Sceaux et les robes prêtées par M. Dior »), vanité (le marquis de Benhamou), capacité à trahir (ah les Transfuges à la Kouchner Besson Jouyet), fourberie bigote (l'abbé Buisson) et cupidité cachée sous la soutane de la vertu (le Cardinal Guéant). Et n'oublions pas Monsieur Le Grossier du Bigard, comme son nom l'indique, la duchesse de Sain-Jean-de-Luz « amidonnée, che­valine et revêche d'allure », le diacre Wauquiez, spécialiste des coups de poignard dans le dos, qui l'a renié en 2012 et re-flatté en 2016.

Rambaud, toujours élégant sauf quand c'est son héros qui cause un français de vache espagnole (« M'en fous, de ta Constitution ! Faudrait pas qu'elle m'emmerde, hein, ta Constitution ! »), est le plus souvent féroce, mais parfois et en sus, indigné. Ainsi son récit de la sordide ex­hibition de Petra. Je cite notre chroniqueur :

« Le célébrissime couple visita ce site comme il avait visité l’Égypte, à la hâte et en lunettes de so­leil, et la comtesse avait emmené le fils qu'elle avait eu d'un autre. Les photographes bourdonnaient autour des ruines, et ils immortalisèrent cet attelage digne de la Sainte-Famille fuyant dans le désert, principalement lorsque Notre Sémillant Leader jucha le Jésus sur ses épaules, comme s'il était son fils resté à Neuilly, mais beaucoup de ceux qui le virent furent suraccablés : le marmot avait ramené sur son front la capuche de son anorak et se cachait le visage des deux mains pour qu'on ne le vit point : pleurait-il à grosses larmes ? Était-il fatigué ou apeuré par l'affluence ? Pensait-il à son vrai père ? Avait-il honte de sa monture ? On ne savait trop mais par ce geste il figurait en martyr de la publicité impériale, promené à l'égal d'un figurant pour donner du Prince et de la comtesse une image cousue dans le simple et l'émouvant, ce qui fut loupé. Même s'ils pensèrent à une indécence domestique, les gens de Cour les plus bassement prostitués aux faveurs n'en touchèrent mot à Sa Majesté.* »

(Je rêve que l'enfant, devenu grand, raconte ce qu'il a vécu alors et se venge de son faux-beau-père – le couple n'avait pas encore signé chez le maire, le peu ragoûtant Charon. Nous dira-t-il un jour si c’était pour se protéger des paparazzi ou de honte d’être exhibé par un homme qui n’était pas son père et lui avait imposé cette intimité corporelle ?).

Lisez ces livres, vous jubilerez forme et fond (tous les faits rapportés, si invraisemblables soient-ils, sont vrais) et vous comprendrez pourquoi j'appelle à voter Juppé aux primaires. Pour faire d'une pierre deux coups : se débarrasser à la fois de Malfaisant 1er le caractériel et François II le traître !

* Cabu dans le Canard en avait fait un dessin terrible, à l'époque où Calamiteux 1er avait eu l'idée obscène de faire adopter un enfant mort aux élèves de CM2. On voit le type portant l'enfant en faux Saint-Christophe, avec un regard froid vers l’avant. Sa concubine a les yeux fermés. Et là, Cabu imagine un complément terrible : sur les épaules du jeune Enthoven il y a, en pointillé, en tenue rayée, un enfant juif assassiné qui, lui, a les yeux grands ouverts, comme hallucinés…

 

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Commentaires
A
On le trouve aux puces. J'en ai deux à vendre, 4 euros.<br /> <br /> <br /> <br /> Et merci pour le lien. J'ai lu les articles de Marianne, je viens de lire celui de l'Express. Va avoir du mal à s'en remettre, le nabot.
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