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Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
5 septembre 2016

Retour vers le bonheur !

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Septembre est là, et l'anniversaire d'un souvenir :

Dans notre village, les vacances étaient le moment des travaux de la ferme, pas question de partir, et d'abord, avec quel argent. Donc, Monsieur l'Abbé attendait la première semaine de ce mois pour embarquer en camp une kyrielle d'ados gauches dans un car déjà démodé vers, cette année-là, les Pyrénées (texte en commentaire). Démodé le vieux Floirat, certes, mais muni d'un accessoire magique alors pour moi : un autoradio. Et pendant que, bien énervés par le plaisir à venir, nous chargions nos sacs et nos valises sur le toit du car, une pratique qui n'existe plus en France dite civilisée, voilà-t-il pas que j'entends ce qui s'est révélé être un tube de la saison :

https://www.youtube.com/watch?v=NuQlpFnlIBE

Aux EUA, on aimait alors les toutes jeunes chanteuses aux voix capables d'aller dans le rauque (Peggy Lee, Connie Françis, Little Eva etc.). Quand j'ai découvert la pochette du 45t d'où venait ce tube, j'ai été fasciné... par la chroucroute de la teenager ! Autre mode de l'époque, ces coiffures fabriquées avec une laque qui les rendait aussi solides qu'un casque de chantier et capables de résister au pire des ouragans !

Pour illustrer cet article, j'ai fait un gogolimages. J'ai pu voir que ma chanteuse avait usé et abusé du look bétonnière, avec une variante encore plus monstrueuse : à couettes.

http://media.hollywood.com/images/702x1000/7429303.jpg

Voir aussi que la situation s'est améliorée avec les années. Coiffure normale, visage sans botox, pas de vie à engraisser les paparazzi, normal quoi. A cent lieues d'une autre chanteuse, Dolly Parton, une sorte de sœur Bogdanoff. Pas de photo, je ne tiens pas à déclencher crises cardiaques ou accouchements prématurés dans l'assistance !

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Commentaires
A
MONTAGNES PYRÉNÉES, VOUS ÊTES MES AMOURS<br /> <br /> <br /> <br /> Qui peut mesurer l’événement que constituait, pour un jeune paysan rivé à son clocher, « le camp » de Monsieur l’Abbé, rituel vacancier de la paroisse au début des années soixante – départ fin août car les travaux d’été sont finis, et que tout coûte un peu moins cher ? <br /> <br /> Abbé qui veille à faire remplir au mieux un car cacochyme hoquetant au ralenti sous le séquoia du presbytère pendant qu’Elvis Presley glousse la ro­mance à la radio du bord (à moins que ce ne soit Helen Shapiro, alias la Choucroute chantante). Les bagages arrimés à la grosse ficelle de moissonneuse-lieuse occupent tout le toit, les soutes regorgent d’ustensiles de cuisine, de réserves alimen­taires, surtout pommes de terre (et confi­tures de carottes faites par Maman qui, la honte, ne peut guère payer le voyage autrement), le chauffeur jure des cent mille bon d’là d’bon d’là parce que tout ne va pas rentrer. Ajoutez une vingtaine de jeunes mâles mal dé­grossis dont un grand dadais (que vous commencez à connaître) tout en guiboles, pas peu mariole de son premier départ, et c’est parti !<br /> <br /> Pour les Pyrénées imaginaires de ma vieille géo­graphie écornée, qui deux jours après profilent leur longue crête d’un évanescent gris de plomb au bout du plateau de Lannemezan. Qui m’offrent brusquement un insoup­çonné monde à trois dimensions : d’étroites routes com­me en colimaçon, des prés pentus à rouler-bouler tout seul jusqu’au bas, des nuages cotonneux montant de la vallée pour me surprendre, je peux presque les toucher d’un doigt étonné. Et, saisie au vol par la vitre de l’autocar roulant de nuit, cette vision magique de lumières fixes dont je ne comprends pas tout de suite qu’il s’agit de maisons accrochées à flanc de montagne : même après que j’ai réalisé la présence de ces vies sus­pendues, elles restent pour moi des étoiles.<br /> <br /> Mais surtout, une fin d’après-midi au Foyer Rural et rustique de Laruns où nous logeons, dans l’atmo­sphère fantomatique d’un brouillard qui n’a guère fondu de la journée, un curieux brouhaha dévalant la montagne : légers crépitements comme venus d’un feu doux, son­nailles cristallines, bêlements, jappements acérés. Transhumant aux ordres mordants de leurs chiens, cent et mille moutons, tous blancs sauf quelques anarchistes en burel, quittant les odorants charmes aériens de l’estive pour quelque étroite prison de plaine.<br /> <br /> Ce sera moins poétique quand, à la frontière, l’un de nous montera sur la borne et gueulera, avant de tomber : hé les gars, je suis en France, et je pisse en Espagne ! Cette pisse était le sous-produit d’une monumentale cuite à l’anisette achetée à l'auberge de l'endroit, première d’une série où il varia les liquides, achevée vingt ans après sur un vélo et sous les roues d’un camion.<br /> <br /> <br /> <br /> Extrait de "Curieux", Éditions de l'Harmattan.
Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
  • Ici, c'est une auberge où seront servis deux ou trois fois par semaine de bons plats en tous genres. Bienvenue aux gens curieux, sympas et faiseurs de commentaires avec idées. Ceux qui insulteraient les autres convives ou le cuistot repartiront vite.
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