Pour vivre heureux, vivons cachés
Au tournant des années 2000, il y a eu une affaire ecclésio-pédo retentissante : un curé de paroisse condamné à 18 ans de taule, et son évêque à trois mois avec sursis pour non-dénonciation de crime. Googlez Bissey, Pican et... Lalanne.
- Lalanne qui avait pris la défense de l’évêque, trouvant choquant qu'on le condamne.
- Le dit évêque avait juré que si c'était à refaire, il dénoncerait sa brebis galeuse. Vertueusement approuvé par Lalanne sur le coup, il s'était dédit dix ans après sans que Lalanne nous pousse la chanson de l'indigné.
- Ledit évêque n'a subi aucune sanction canonique et a poursuivi sa carrière ecclésiastique.
- Ledit Lalanne, lui, a été promu et, sans doute pour sa capacité à minimiser, nommé... « président de la cellule de veille sur la pédophilie à la Conférence des évêques de France ». Oui, vous avez bien lu : veille.
Tout ce que ces affaires soulignent sur la réticence épiscopale à collaborer avec la justice républicaine est l'idée forte, que dis-je, le dogme de ces gens : la loi divine est supérieure à la loi humaine.
Mais dans tout ça, il y a un point aveugle, rarement souligné :
L’église a le plus grand mal à réduire à l'état laïc ces prêtres indignes (en clair, les chasser). Ne dit rien ne fait rien pour ceux qui ont une maîtresse – ou un maître – soigneusement cachés. Mais fout dehors sans ménagement ceux qui, non seulement n'ont commis aucun crime sur mineur/mineure, mais ont la franchise d'afficher leur amour et voire, horreur, veulent se marier. La culture du secret est aussi vieille que cette « secte qui a réussi ».