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Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
20 octobre 2016

Nommons la mort !

537065

Trouvé ça chez Cyp, que je remercie :
Nous attribuons généralement à nos idées sur l’inconnu la couleur de nos conceptions sur le connu : si nous appelons la mort un sommeil, c’est qu’elle ressemble, du dehors, à un sommeil ; si nous appelons la mort une vie nouvelle, c’est qu’elle paraît être une chose différente de la vie. C’est par le jeu de ces petits malentendus avec le réel que nous construisons nos croyances, nos espoirs — et nous vivons de croûtes de pain baptisées gâteaux, comme font les enfants pauvres qui jouent à être heureux.
(Fernando Pessoa – Le livre de l’intranquillité – éd. Christian Bourgois 1988)
Source : icyp.fr
Ce refus de nommer la mort la mort, de la voir, est relativement nouveau. Autrefois, notamment à la campagne, on la voyait en face : les gens mourraient chez eux, on les veillait nuit et jour pendant deux ou trois jours, et les enfants étaient priés d'y assister, parfois sans ménagement. Cette attitude pouvait tourner à l'obsession : genre le roi qui faisait dodo dans son cercueil. Également, se souvenir du Mercredi des cendres à l'église, où on passait devant le prêtre qui déposait sur nos têtes une pincée de cendre en murmurant : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » Voir également les catéchismes du calotin Québec et même ses manuels scolaires, où « Ayons du pain et des noix à l'école » était remplacé par « Le chemin du ciel est garni d'épines, le chemin de l'enfer est garni de fleurs ». Voir également au XVII° siècle la mode des vanités, ces tableaux un rien squelettiques. Ou encore, les danses macabres peintes à fresque sur les murs des églises. Ça pouvait être malsain, morbide, mais c'était aussi une façon de donner du prix à la vie. C'est en tout cas mon point de vue : aimons-nous vivants, il n'y a rien de mieux que cette bonne vieille terre ! (N'est-ce pas, Capitaine)
A-t-on progressé ? Pas sûr. L'ignorance de la mort, de son caractère définitif et irréversible, conduit les gens et notamment les jeunes, nés et élevés dans cette ignorance, à adopter en toute inconscience des conduites suicidaires, genre les tanches qui se sont serrées à 15 dans un Berlingo conduit par un mec bourré et sans permis.
Bon, tant qu'à faire, mourrons gaiement :

https://www.youtube.com/watch?v=KoPQyU-1wNc

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Commentaires
J
Lire Desproges, chanter Brassens et tant d'autres sont un support utile, si besoin -)
Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
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