Le vilain petit canard
Voici une voiture, inspirée des kei japonaises*, qui n'a pas eu le succès qu'elle méritait.
Pourquoi le méritait-elle ?
- Parce qu'elle offrait un excellent rapport surface extérieure (sympa en ville) contre volume intérieur, intéressant pour qui a besoin (comme moi) de charger des caisses et des caisses.
- Parce qu'on n'y faisait donc pas de claustrophobie.
- Parce qu'on y montait au lieu d'y tomber (à nos âges, ça compte...). Que conséquemment on avait la vue belle, par exemple quand on longe la Loire sur une route de levée avec murets.
- Parce qu'elle avait une bouille marrante de mini-fourgonnette.
Pourquoi ne l'a-t-elle pas eu ?
- Parce qu'elle est d'abord sortie en motorisation essence, anémique et gourmande (dame, avec l'aérodynamisme d'une brique sur roues...). Le turbo-diesel est arrivé trop tard.
- Parce que son étroitesse de voies (typiquement « kei ») et sa hauteur la rendaient sensible au vent de côté.
- Parce que... allez donc draguer avec une fourgonnette, même mini ! La première nana qui passe demande si vous l'avez empruntée à Jeanne Calment !
Opel a essayé de corriger le tir avec une deuxième version plus large, plus aérodynamique mais moins utilitaire : un truc bâtard qui a eu encore moins de succès.
(Et pourquoi tu n'en as pas acheté une, ballot de chez ballot ? Parce que quand j'ai été à même, j'ai préféré passer à un peu plus grand et surtout, équipé d'un protège-permis : un régulateur-limiteur de vitesse !)
* Au Japon, c'est une catégorie de voitures urbaines qui, si elle respecte des dimensions hors-tout maximales, c'est à dire riquiqui, heu, riz-kiki, a un traitement de faveur assurantiel et fiscal. Aurait-elle eu du succès en France si Bercy (de rien) avait fait pareil ? Pas de danger : nos constructeurs nationaux auraient mis leur veto !