Silence on meurt
Procès terrible que celui de cette mère infanticide. N'étant ni juge ni juré ni avocat ni expert ni enquêteur ni journaliste je me garderai bien de dire ce que j'en pense, comme le font un tas de clampins sur les forums, grand adeptes du yaka-ifotisme et du défoulement haineux. Pascale Robert-Diard, du Monde, tient un blogue où elle fait compte-rendu des grands procès avec rigueur. Alors qu'habituellement elle écrit plusieurs chroniques, là il n'y en qu'une, et fermée aux commentaires. Je trouve que ça fait signe...
La seule chose dont je sois sûr, c'est qu'un enfant est mort, qui n'avait rien demandé à personne. La mode veut qu'on mette des peluches, des fleurs, des dessins sur les innocents disparus. Mettons plutôt une chanson de Tachan : La marche funèbre des enfants morts dans l'année.
https://www.youtube.com/watch?v=x2IxqoWugUM
Ce n'est pas par hasard qu'il a créé cet hommage. Tachan (dans un répertoire que je vous souhaite d'explorer) a composé deux chansons terribles : Ma mère, une douce plainte d'enfant non aimé :
Ma mère,
Pourquoi ne m’as-tu jamais donné
Le câlin chaud, le gros baiser
Qui vient du fin fond des entrailles ?
Pourquoi, d’un air paisible et doux,
N’as-tu pas demandé au loup,
Au croquemitaine, qu’ils s’en aillent ?
Tu sais, je me r’trouve aujourd’hui,
À trente-sept ans, toutes les nuits,
Encore privé de tes caresses.
J’ai pas d’mandé à voir le jour :
C’est les parents qui font l’amour
Et les mères qui font les grossesses...
et Je ne veux pas d'enfant, qui est tout sauf un hymne à l'égoïsme, au contraire :
Je ne veux pas d'enfant
Qui sèche au tableau noir,
A la Guerre de Cent Ans,
Au fond d'un réfectoire,
Pas d'enfant aux curés,
Aux gradés, aux grognasses,
Pas d'enfant au piquet,
Ou premier de la classe.
Tachan, je l'ai vu sur scène. Il « rôdait » une salle polyvalente (càd bonne à tout bonne à rien) toute neuve,
à l'acoustique déplorable. A un moment, il explose : je voudrais bien tenir le putain d'architecte qui a fait ça !
Le gars était dans la salle... Après, je l'ai rejoint au repas d'après concert. Comment dire... personnage rugueux.
J'espère que la vie l'a apaisé. Mais vraiment, allez-y écouter de plus près !