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Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
22 mars 2016

NON à LA GPA !

 

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Voici d'abord ce que disait Catherine Dolto de la GPA :

«Comment préserver le sentiment de sa dignité quand on est le résultat d'une transaction, d'un contrat, d'une livraison ?»

«Ce qui est en cause, c'est le statut de l'enfant comme sujet. En le traitant en objet convoité, auquel chacun a droit s'il peut payer, en lui proposant comme premier lien affectif, fondateur, un marché de dupes entre ses parents et une femme qui accepte d'être ainsi utilisée un temps pour disparaître ensuite, c'est l'humanité même de l'enfant que l'on met en péril».

«La situation de l'enfant né d'une mère porteuse n'est pas comparable avec celle de celui qui est abandonné puis adopté. Ce dernier est conçu naturellement, même si c'est dans les conditions difficiles, sans projet d'abandon. Ce qui constitue une rupture éthique dont nous devons mesurer la gravité, c'est le nouage, au même instant, d'une procréation manipulée par la technique médicale et d'un abandon programmé. C'est dans l'intention que se joue l'essentiel. Cela se pratique déjà tous les jours chez les éleveurs qui veulent obtenir des animaux de qualité.»

«Vers 1975, le nouveau-né était encore souvent considéré comme un tube digestif vaguement sophistiqué, sans émotions ni sentiments. Chercheurs et cliniciens du monde entier ont prouvé depuis combien cette vision erronée est pathogène. Ils ont validé les certitudes que certains psychanalystes avaient avancées dès 1939, disant que l'éducation commence bien avant la naissance. En effet, la vie affective du petit humain est intense dès son plus jeune âge. On sait maintenant qu'il n'y a non pas une, mais des mémoires. Ces mémoires multiples, inscrites dans la chair, influencent notre manière d'orienter nos vies. Tout être humain est en partie modelé par son histoire et celle de ses parents. Ses émotions pendant sa gestation laissent des traces profondes qui se manifesteront en terme de santé physique et psychoaffective au cours de sa vie. (…) Dès sa vie prénatale, l'enfant est curieux du monde qui les entoure, lui et sa mère. Bien avant d'avoir une audition, il perçoit les vibrations des sons. Très vite, il discrimine les voix. Ces traces mnésiques vocales perdurent étonnamment longtemps. (…) La façon dont la grossesse est survenue, dont elle a été acceptée, dont elle s'est déroulée, les circonstances de la venue au monde de chaque enfant, les sentiments de peur, d'angoisse, de joie, les sentiments de culpabilité qui entourent ces périodes, tout cela colore fortement le lien qui se tisse entre l'enfant et sa famille. Dans les heures qui suivent son arrivée dans le monde aérien, il est essentiel que le nouveau-né puisse se dire : ‘C'est bien eux, donc c'est bien moi.’»

Plutôt d'accord avec l'opinion de Catherine Dolto quand elle souligne l'importance de la vie intra-utérine (voir mon commentaire). Un enfant né ainsi doit faire le deuil de cette vie. Bien sûr, il peut sortir d'un deuil, c'est juste que si on peut éviter de le lui imposer... J'observe que Dolto jr parle sans cesse de l'enfant quand, dans le premier texte que j'ai lu sur la GPA, signé Delaisi de Parseval, il n'occupait qu'une ligne : CQFD.

L'instrumentalisation de l'enfant a toujours existé, mais avec la GPA elle franchit un nouveau pas dans l’aggravation.

Et le "droit à l'enfant", ça n'existe pas. Un enfant n'est pas un objet, point. N'est plus : pendant des siècles, il « naissait pour ». Pour devenir force de travail à la ferme ou le bateau familial, pour continuer le commerce, l'entreprise, pour perpétuer une lignée de noblesse. Il ne devait pas faire autre chose, avoir une autre religion (ou pire, pas de religion) sinon il trahissait, il dérogeait. Et puis, à partir de la deuxième moitié du XX° siècle, il a commencé à pouvoir devenir sujet, promis à être acteur, créateur de sa propre vie en sachant combiner son patrimoine familial, sa collection de modèles trouvé ailleurs que chez papa-maman et ses acquisitions de fouineur de vie. A pouvoir dépasser ses modèles, tant rien n'est pire qu'une reproduction inévitablement inférieure : aucun des nombreux fils de Bach, si talentueux furent-ils, n'a eu le génie paternel. Aucun rejeton Picasso n'a pu faire mieux que fourguer chérot le nom du père à un marchand de caisses à roulettes.

Et la GPA altruiste ? Ben, comme les poissons-volants, ça existe mais c'est pas la majorité du genre. Il y a nettement plus de mères pondeuses dans les usines à bébés en Inde que de dusèches de Neuilly-Auteuil-Passy portant gratuitement le futur enfant de leur femme de chambre.

(On peut lire le texte mis en commentaire)

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Commentaires
A
Sur l'existence de la vie intra-utérine, un témoignage né de mes visites à la maternité où sont nés mes petits-enfants :<br /> <br /> <br /> <br /> Les grands frères ont eu le droit de venir très vite. Pas comme dans les années d’avant, celles où on a cessé de naître au monde chez soi, où la peur des microbes et du vacarme privait les aînés de leur mère pendant des jours entiers, belle fa­brique à jalousies ultérieures et durables voire interminables. Ils ont eu le droit de sauter de joie sur les lits, de toucher sans façons au nou­veau membre du club. Qui s’apaise à leur contact car rassuré d’entendre en ce lieu incon­nu des voix qu’il connaissait de l’in utero, quand maman leur offrait de toucher son ventre, d’y coller l’oreille en riant pour sentir les <br /> <br /> mouvements de l’enfant à venir. <br /> <br /> Il revoit l’aîné, du haut de ses dix-sept mois, appuyant énergiquement ses doigts sur la bouche et même sur les yeux de son cadet, sa­chant d’instinct l’importance du toucher. Ledit cadet se laissant faire, chose étonnante de prime abord quand on sait l’hyper-réactivité d’un frais né à tout ce qui le change brusque­ment du confort obscur de son cocon utérin. Je te connais déjà, tu es mon grand frère, tu fais comme tu veux.
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