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Al Ceste un jour sur trois (ou quatre) !
6 février 2016

La femme et les justiciers

 

La-veritable-histoire-de-la-tondue-de-Chartres

 

...C’est une photo de Robert Capa. A la Libération, la foule poursuit une femme tondue portant son bébé. Vous croyez cette photo banale, mais lentement elle devient terrible. Parce qu’on sait maintenant que, au classement de la saloperie, beaucoup* parmi elles roulaient à l’arrière du peloton, que ces chasses à la femme adultère servirent d’exutoire à la lâcheté ordinaire de bien des Français ordinaires, beaux ouvriers de la onzième heure, voire collabos saisis par la hâte de détourner les regards : faute d’avoir résisté, il était trop tentant de se refaire une virginité en s’en prenant à celle qui avait perdu autant la sienne que ses protecteurs verts-de-gris. Regardez cette foule joyeuse, des hommes, des femmes, des enfants tous souriants, même pas grimaçants, encore une fois ordinaires. Les hommes, pensent-ils qu’ils auraient bien aimé la prendre à leur compte, celle-là ; les femmes, pensent-elles qu’elles auraient bien aimé faire de même ; les enfants, pensent-ils que c’est ça la justice des adultes. Et celui qui l’accompagne, en uniforme : la protège-t-il de pire, ou gueule-t-il plus fort que les autres. Et elle, nue comme jamais malgré ses habits, madone sans sourire, sans autre regard qu’à son petit serré à pleins bras, avec on l’espère l’idée dans son crâne rasé que lui n’y est pour rien.

Ces ouvriers de la onzième heure, ont-ils un jour regretté d’avoir fait ça ?
Qu’est-elle devenue ?
Et l’enfant, avec ce sale paquet-cadeau pour affronter la vie ?
(On connaît hélas la réponse pour beaucoup : ce sont souvent eux qui payèrent le plus ce en quoi ils étaient le moins.)


* Et certaines étaient belles : est-ce ça, aussi, qu’on leur faisait payer ? Membres illimitées et toujours renouvelées de la cohorte de celles qui paient tout à la place des mâles…

 

PS Pour en savoir plus : tonduechartres.wordpress.com

 

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Commentaires
Q
Je me souviens d'une dame d'une grande dignité qui eut ce sort là, contre qui rien ne fut prouvé, et à qui ma grand-mère et mes parents n'ont jamais marchandé son estime.<br /> <br /> Je me souviens d'un homme, jeune alors,milicien l'espace d'un été ,1944 ou 1945, plus par gout du bel l'uniforme que par conviction,, à qui ma famille n'a jamais marchandé son estime. <br /> <br /> Je crois que mon père , jeune résistant, savait combien la guerre pouvait rendre aléatoire les engagements dans le bon camp, à supposer que ledit bon camp fut paré de toutes les vertus, ce qui n'était pas le cas. Il avait lui-meme été témoin des soubresauts de Saint Marcel et de la prise du chateau de Pont-Callec, ou pas mal de saccage et sans doute d'horreurs eurent lieu. Il avait été aussi le témoin goguenard de l'auto-promotion de résistants de la vingt-cinquième heure, dont l'inévitable colonel -ex représentant en vetements,- je crois, plus enclin à faire tuer les autres qu'à s'exposer lui_meme...<br /> <br /> Cela rend lucide sur les hommes, que d'éprouver que l'histoire n'est pas manichéenne.
B
Réaction de colère. Je revois, devant la boutique d’un coiffeur de la rue de Grenelle, une magnifique chevelure féminine gisant sur le pavé. Je revois des idiotes lamentables tremblant de peur sous les rires de la foule. Elles n’avaient pas vendu la France, et elles n’avaient souvent rien vendu du tout. Elles ne firent, en tous cas, de morale à personne. Tandis que les bandits à face d’apôtre, les Pétain, Laval, Darnand, Déat, Doriot, Luchaire, etc. sont partis. Certains même, connaissant leur puissance, restent tranquillement chez eux, dans l’espoir de recommencer demain.<br /> <br /> Eluard, Comprenne qui pourra.
D
http://www.parismatch.com/Actu/Societe/La-veritable-histoire-de-la-tondue-de-Chartres-583028<br /> <br /> <br /> <br /> 16 août 1944, rue Collin-d'Harleville, à Chartres. Robert Capa © International Center of Photography / MAGNUM PHOTOS<br /> <br /> zoom image<br /> <br /> <br /> <br /> Au matin de la Libération, Simone va payer pour avoir aimé un Allemand mais, surtout, elle sera injustement accusée d'avoir dénoncé des voisins.<br /> <br /> <br /> <br /> Au téléphone, l’archiviste du Pas-de-Calais m’avait dit : « Allez sur eBay Allemagne, tapez “zweiter Weltkrieg” et “Frankreich” et vous verrez défiler toute l’armée allemande pendant l’Occupation. » Elle n’avait pas menti. Les Allemands vident les greniers et vendent les photos du grand-père enrôlé dans la Wehrmacht. Sous mes yeux, des dizaines d’images de Béthune, d’Arras, de Bordeaux ou d’Annecy témoignent de la vie quotidienne des soldats sous l’Occupation. Et soudain, je lis « Chartres 1942 ». Mon œil est attiré par un détail, la présence de neuf femmes en civil au milieu de cent soldats en uniforme. Je reçois le document trois jours plus tard. Il provient de la région de Zwickau, en ex-Allemagne de l’Est.<br /> <br /> Le cliché a été pris dans le jardin d’une maison bourgeoise. C’est l’hiver, quelques feuilles jonchent le sol. Devant les gradés, les femmes en manteau sourient au photographe. En arrière-plan, sous-officiers et soldats. L’instant semble joyeux, comme sur une photo de fin d’année au collège. Au verso, figure une dédicace signée Ebmeier. Mais le reste de l’écriture est indéchiffrable. « C’est du Sütterlin, m’explique une germanophone, une ancienne écriture qui n’est plus enseignée depuis les années 1930. » La traduction : « En souvenir de notre activité commune à Chartres, Chartres 1942, Ebmeier, Oberstleutnant et Feldkommandant ». Ebmeier n’est pas un inconnu, c’est le commandant en chef de l’armée allemande à Chartres à partir de septembre 1940. C’est lui qui pose au centre, au deuxième rang.<br /> <br /> <br /> <br /> .../...<br /> <br /> Simone Touseau, 23 ans, tondue pour «collaboration horizontale»<br /> <br /> <br /> <br /> Le cliché du reporter américain, pris deux ans et demi après la « photo de famille » en face de la Kommandantur, a fait le tour du monde. Une preuve de la cruauté des foules. Le 16 août 1944, Simone Touseau, une interprète de 23 ans, est tondue pour « collaboration horizontale ». Robert Capa croise sa route quand elle sort de la préfecture, le crâne rasé. Elle porte dans ses bras la petite Catherine, née trois mois plus tôt de ses amours avec le soldat allemand Erich Göz. Pendant que les troupes américaines combattent encore dans les rues de la ville, les FTP sont partis à la chasse aux collabos. La justice est expéditive. Onze femmes sont tondues ce jour-là, suspectées d’avoir travaillé pour l’occupant ou d’avoir flirté, voire couché, avec des soldats allemands. Parmi elles, deux ou trois prostituées. Simone Touseau allaite mais ne bénéficie d’aucun traitement de faveur. Au contraire, elle est la seule dont le front est brûlé à deux reprises au fer rouge. Les « coiffeurs » la raccompagnent chez elle dans une marche honteuse et triomphale. Elle a juste le temps de confier son bébé à sa sœur Annette avant de partir rue des Lisses pour être enfermée à la prison.<br /> <br /> <br /> <br /> La photo de l’immeuble de la Caisse d’épargne le démontre : Simone Touseau participe incontestablement à la collaboration. Mais il y a beaucoup plus grave. La rumeur l’accuse d’être une dénonciatrice. Elle serait à l’origine d’une rafle survenue à Chartres, dans le quartier de la rue de Beauvais, où elle habite avec ses parents. Dans la nuit du 24 au 25 février 1943, cinq chefs de famille sont arrêtés par le Sipo-SD, la police de sûreté allemande. Accusés d’être des « ennemis de l’Allemagne » et d’écouter la BBC, ils sont déportés à Mauthausen, en Autriche. Seuls deux d’entre eux en reviendront. A leur retour, on leur dira que c’est Simone Touseau, la voisine qui travaillait pour les Allemands, qui les a dénoncés . Ils en resteront persuadés.<br /> <br /> <br /> <br /> .../...<br /> <br /> <br /> <br /> L’historien Gérard Leray a reconnu une autre femme sur la photo venue d’Allemagne de l’Est. Ella Amerzin-Meyer. Née en Suisse alémanique le 22 août 1911, parfaitement bilingue, elle est arrivée à Chartres à la suite de son mariage avec un pilote français, le capitaine Georges Meyer, héros de la Première Guerre mondiale, dont elle vient de divorcer. Ella collectionne les amants, qu’elle n’a pas de mal à trouver dans son milieu professionnel. Elle aussi est interprète, mais pour le fameux Sipo-SD. Lors de la traque aux « terroristes », elle traduit les interrogatoires des résistants, parfois torturés. « La rumeur disait qu’elle était la maîtresse du commandant, raconte l’un d’eux. Belle, brune, mince, un joli visage et une jolie silhouette, elle faisait un peu poule . Elle m’a montré généreusement ses cuisses pendant tout l’entretien. Elle a peut-être cherché à me déstabiliser. »L’été 1942, Simone Touseau et Ella Amerzin sont amies. La Française travaille pour les Allemands depuis août 1941 mais, à la caserne Marceau, elle est mal payée. Ella lui propose de la remplacer pendant son congé maternité. A son retour, Ella deviendra interprète pour la police et Simone gardera sa place. Fin septembre, on les voit pousser le landau d’Erika à l’ombre de la cathédrale. La suite de l’histoire, c’est Gérard Leray qui la raconte dans son livre. A la Libération, après avoir été tondue, Simone Touseau est emprisonnée, puis jugée, avec sa mère, Germaine.<br /> <br /> Simone: “Ce n'est pas moi qui ai dénoncé les voisins, c'est Ella Meyer”<br /> <br /> <br /> <br /> La justice de l’épuration est une justice d’exception. A Chartres, ses deux instances, la cour spéciale et la chambre civique, ont condamné 162 personnes, dont 7 à mort, et prononcé 278 peines d’indignité nationale, c’est-à-dire des interdictions de voter mais aussi d’exercer nombre de professions. A partir du 16 janvier 1946, tous les jugements – désormais moins sévères – seront rendus à Paris. Pour Simone, l’instruction est longue. Elle se défend : « Ce n’est pas moi ni ma mère qui avons dénoncé les voisins, c’est Ella Meyer. Elle nous a déclaré un jour : “Je suis bien contente car je suis débarrassée de ces gens qui ne m’appelleront plus ni espionne ni boche.”» Simone et sa mère seront libérées le 29 novembre 1946. L’année suivante, Simone écope de dix ans d’indignité nationale, mais le tribunal la dispense de l’interdiction de séjour.<br /> <br /> .../...
D
L'été de la mémoire - La véritable histoire de la tondue de ...<br /> <br /> www.parismatch.com › Actu › Société<br /> <br /> 2014 - L'été de la mémoire La véritable histoire de la tondue de Chartres. Paris Match| Publié le 22/08/2014 à 18h21 |Mis à jour le 24/08/2014 à 09h38. 16 août ...<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> 70 après la Libération, les derniers secrets de « La tondue ...<br /> <br /> Vidéo pour "la tondue de chartres"<br /> <br /> ▶ 4:56<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=IEg3t3_kpJA<br /> <br /> 19 août 2014 - Ajouté par Paris Match<br /> <br /> Guillaume de Morant raconte comment il a reconstitué l'étonnante histoire de Simone Touseau, la tondue de ...<br /> <br /> <br /> <br /> 70 ans après, la “tondue de Chartres” révèle d'autres secrets<br /> <br /> france3-regions.francetvinfo.fr/.../70-ans-apres-la-tondue-de-chartres-re...<br /> <br /> 5 nov. 2014 - Retour sur l'histoire de la "Tondue de Chartres", cette femme rasée et immortalisée par le photographe Robert Capa lors de la Libération de ...
B
Mon adresse sur ce blog : bédame ! ou benBelkacem, je ne sais pas.
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  • Ici, c'est une auberge où seront servis deux ou trois fois par semaine de bons plats en tous genres. Bienvenue aux gens curieux, sympas et faiseurs de commentaires avec idées. Ceux qui insulteraient les autres convives ou le cuistot repartiront vite.
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